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A DADA " Les 101 ans du cabaret Voltaire"


Hôte Gallery, toute nouvelle galerie ouverte par Alexandra Naoumofski et Yves Léonard, située dans le quartier bouillonnant des Marolles, a naturellement décidé d'organiser sa première exposition sur le thème du dadaïsme.

Le Cabaret Voltaire, ouvert à Zurich en février 1916, constitue indubitablement un des lieux précurseurs de l'Art Moderne en Europe.

Dada, en plein milieu de la première guerre mondiale, constitue une forme de résistance onirique face à la violence et l'absurde et peut certainement se révéler une source d'inspiration pour un aujourd’hui pas toujours réjouissant.






L'exposition présentera des œuvres originales d'un collectif d'artistes réunis pour l'occasion par le Curateur Fabien Delvigne et composé de


-Fabien Delvigne (Collages, dessins, peintures, gravures)

-Claude François (Films)

-Philippe Lemaire (Collages)

-Laurence Skivée (Collages, sculptures)

-Alan Tex (Photos)


Elle se tiendra du 12 janvier au 19 février 2017 au 203 rue Haute, 1000 Bruxelles.

Nous avons le grand plaisir de vous inviter :


-Au vernissage, le 12 janvier 2017,

-A la projection du "Désordre Alphabétique" réalisé par Claude François,

-Au Happening, grande fête dadaïste organisée le jour anniversaire de la découverte du terme dada le 8 février 2017,performance de l'âne qui butine.

-Au finissage, le 19 février agrémenté d'un récital de chansons surréalistes de l'époque interprétées par Michel Bourlet.


A DADA

UN REGARD ACTUEL SUR LES 101 ANS DU CABARET VOLTAIRE


Il nous a paru naturel, pour la toute jeune galerie que nous sommes, d'organiser notre première exposition sur le thème du dadaisme. Un collectif d'artiste composé de Laurence Skivée, Fabien Delvigne, Claude François, Alan Tex et Philippe Lemaire, chacun à sa manière et dans sa discipline propre, nous a suivi dans ce projet.

Pour nous ,Dada , c'est le commencement de l'art moderne ou plus exactement c'est l'adolescence de cet art du 20° siècle que nous avons aimé jusqu'au déchirement.


Nous sommes en 1916. La Guerre fait rage en Europe. Plus encore que les boucheries imbéciles des batailles,une très grande lassitude s'installe.Chacun prend conscience que ce conflit est différent des précédents, qu'il durera plus que d'ordinaire. Sous les bombes, l'hécatombe d'une génération, les génocides civils, les premières armes chimiques de destruction massive, le vieux monde vacille et en tout cas devient désenchanté. Dans les tranchées de Verdun, la condition humaine devient absurde.


Nous sommes à Zurich, dans une rare ville d'Europe épargnée car neutre, riche, à peine troublée par l'arrivée sans doute massive de réfugiés de toutes nationalités.


C'est dans ce contexte très particulier que de jeunes artistes vont transformer un café désaffecté, appelé la belle hollandaise, en une salle d'expression qu'ils baptiseront cabaret voltaire, mêlant la frivolité de la salle de spectacle au nom du grand philosophe des Lumières.

Le lieu est à l'abandon, les fondateurs demanderont des tableaux pour garnir les mur à leurs amis peintres. Picasso, Klee, Modigliani, Kandiski...répondront présents.


Un des fondateurs, l'écrivain allemand, Hugo Ball, disait « Nous ne sommes pas assez naïfs pour croire dans le progrès. Nous ne nous occupons, avec amusement, que de l'aujourd'hui ».


Dada, c'est d'abord un formidable élan de déconstruction de l'art classique de l'époque. C'est l'adolescent qui, nécessairement, doit se révolter contre sa famille, contre une société qui opprime. C'est l'adolescent qui doit trouver une voie propre et expérimenter des formules nouvelles. Pour cela, tous les moyens sont bons : la subversion, l'onirisme, la dérision, l'absurde, le recours à la sexualité (transformation des comédiens en phallus géant), la modification des codes du langage...


Le cabaret voltaire, selon nous, constitue un des premier groupes artistiques ayant un message sociétal révolutionnaire « Par l'irrespect, par la provocation, Dada cherche à atteindre la plus grande liberté d'expression. Il faut provoquer le spectateur et l'amener à réfléchir sur les fondements de la société ». L'art devient rupture et non faire-valoir du pouvoir.


Emporté par la fougue de la jeunesse, Dada va multiplier les innovations dont l'art du 20°siècle s'inspirera :

1°le collectif est multidisciplinaire On y mêle peinture et arts de la scène, danse et chants, poésies et sculptures.

2°On invente le collage, la performance et l'installation en tant qu'expression artistique propre.

3°Le Cabaret Voltaire, et là encore il s'agit d'une nouveauté pour l'époque, est mixte et compte de nombreuses fondatrices (Sophie Taeuber, Emmy Hennings...).

4°Le Cabaret Voltaire est multicuturel puisque mélangeant artiste suisses et étrangers dont la plupart était d'ailleurs réfugiés de guerre, faisant usage à la fois de l'Allemand et du Français.

5°On récupère des objets de la vie courante, en ce compris le langage, et on les transforme en œuvre artistique.



Dada veut tuer les beaux-arts comme le jeune adulte doit tuer le père pour exister.


Le cabaret voltaire constitue le commencement mais on ne peut pas rester adolescent toute sa vie. Loin des grandes théories, il ne restera finalement de Dada qu'un court instant dans l'histoire de l'art, qu'un souffle formidable qui en libérant l'audace et l'intuition dans un anarchisme joyeux, essaimera tout au long du 20°siècle, des surréalistes au pop art.



2016, année de lassitude. Bien à chaud à Bruxelles ou à Zurich, il nous semble pourtant que notre monde se dérobe sous nos pieds. Les conflits sont à nos portes. Les bombes, l'année dernière, ont explosé dans le métro. Notre environnement semble soudain devenu plus agressif sous le poids d'une terre épuisée et d'une société universelle que nous comprenons imparfaitement.

Parfois aussi, l'art contemporain nous semble tourner en rond et ne plus avoir de réel message à délivrer, d'être devenu une simple affaire mercantile ou administrative.


Notre objectif, dans la jubilation de ses 101 ans du cabaret volontaire, est de redécouvrir une jeunesse, une liberté, une joie de vivre enfantine pareille à celle qui a illuminé quelques soirées helvétiques alors que l'Europe traversait les pires heures de son histoire.


Alors 2017 A DADA.


"Yves léonard"






A DADA

Prémices à une aventure Surréaliste.


Un des premiers livres achetés ayant trait au Surréalisme se trouve être un catalogue de photomontages de John Heartfield (photomontages anti-nazis). Je ne l’ai plus.

J’étais en Allemagne, à Tübingen en 1977, en pleine période Punk, la Bande à Baader faisait l’actualité. Tout était très sombre, éclaboussé de bière et de sang.

Je me souviens de la couverture rouge et fugacement des images dans un noir et blanc délavé, un peu sale. Des fragments de ces images me reviennent en mémoire, Göering en boucher, des hyènes avec chapeaux claques sur des ruines se partageant des restes.

Tout était cassé, haché, trituré…complètement No Future.

Images troublantes et captivantes, résistance à une période trouble.

C’était DADA et c’est encore DADA !


"Fabien Delvigne"


Impressions DADA :



DADA désigne un état d’esprit insolent

ironique et combatif

foncièrement antiartistique


Pour cela

DADA m’accompagne

DADA me stimule


Grâce à DADA

J’ose


"Laurence Skivée"


Pourquoi le dada aujourd'hui ?


Pour :


Echapper au contrôle

L'humour incorrecte

pointer l'index sur l'hypocrisie

Perturber le réel

caracoler dans l'imaginaire


"Alan Tex"


A DADA


Dada pour moi, c’est d’abord la poésie vivante, rencontrée dans le Nord de la France et en Belgique dans les lectures, expositions, concerts et performances d’amis artistes et poètes comme Guy Ferdinande, Christoph Bruneel, José Vandenbroucke ou Baudhuin Simon (alias « Pig Dada ») pour ne citer que quelques noms. Le plus bel héritage du Cabaret Voltaire, c’est sa capacité à renaître avec nos langues, nos voix, nos graphies…


C’est le choix de la poésie vécue-pensée-créée face à la dérive mortifère de nos sociétés. C’est la révolte absolue qui invite à tout réinventer face aux impasses de civilisation technicienne, qui débouchent sur de nouvelles barbaries. Dada nous offre la liberté absolue de nous émanciper du donné, du présent calibré, mécanisé et numérisé, pour retrouver le chaos initial. La liberté de réinventer l’usage des mots, des sons et des images, et toutes les formes d’art. C’est un chemin de vie qui met en jeu l’être dans sa totalité. C’est l’aube sans cesse renouvelée de « l’ère des créateurs ».


Le collage comme mode d’expression s’est imposé à moi très tôt. C’est la possibilité de mettre en relation tout avec tout, de créer à volonté des associations nouvelles, donc de sortir de toute forme de pensée unique. Car le collage permet de voir le monde au moins de deux façons différentes. Prévert, Dada, les surréalistes et Jiri Kolar furent mes initiateurs. Mélange des textes et des images, plaisir de bricoler des tableaux merveilleux… Mes premiers collages, dans les années 70 et 80, étaient faits avec des titres de journaux, des photos de magazines, le matériau le plus immédiatement disponible. Ce n’est qu’au début des années 2000 que j’ai commencé à travailler avec des images plus anciennes en suivant les pistes ouvertes par Max Ernst.


L’abondance des gravures publiées dans la presse illustrée au XIXe siècle, siècle du livre où explose la présence des images imprimées, m’incite à en revisiter toutes les richesses. La finesse du trait des graveurs et celle des papiers utilisés facilite le rapprochement d’images venues de contextes différents. Elle rend possible le choix du collage poétique, qui ne se limite pas à la juxtaposition d’images contradictoires, mais cherche des correspondances et des résonnances nouvelles pour les fusionner en des univers encore jamais vus.


Car on peut dessiner avec des ciseaux, et même en déchirant des morceaux de papier entre ses doigts comme Raoul Haussmann et Kurt Schwitters. Naissent ainsi des « poèmes visibles » ou encore des « poèmes sans mots », pour reprendre l’expression de Hugo Ball à propos de ses poèmes sonores.


On peut aussi « écrire avec des ciseaux ». Pas seulement en découpant des titres ou des morceaux de phrases à la manière du cut-up, mais aussi en composant en toute liberté des images qui font appel à l’imaginaire de celui ou celle qui va les découvrir. Dès lors que nous savons à présent que c’est le regardeur qui fait le tableau (et le lecteur qui fait le livre), tout est possible, même de chercher à tisser des points de rencontre d’inconscient à inconscient.


S’adresser à l’œil de l’esprit, inviter à rêver, à penser autrement… Est-ce encore Dada ? Mes images vous le diront peut-être, à moins qu’elles ne vous posent d’autres questions !


"Philippe Lemaire"


Ascq, 25 novembre 2016


C’était… C’était le 2 février 1916. C’était la première Guerre mondiale et les communiqués militaires faisaient la une de tous les journaux. A Zurich, ce jour-là, une petite annonce dans la presse se distinguait des autres, elle s’intitulait Le Cabaret Voltaire. C’était Hugo Ball, un écrivain allemand, exilé en Suisse, qui annonçait sa fondation en invitant d’autres artistes à le rejoindre pour y monter des spectacles musicaux et littéraires, des expositions. Il était aussitôt rejoint par des peintres et des poètes de toutes nationalités, des pacifistes qui vivaient en Suisse, comme Jean Arp, un Alsacien ; des Roumains, comme Tristan Tzara et Marcel Janco. N’oublions tout de même pas une chanteuse et poétesse allemande, Emmy Hennings, qui était déjà la compagne de Hugo Ball et Sophie Taeuber, une suisse, la future épouse de Arp ; elle dansait, peignait, sculptait et tissait. L’insurrection artistique pouvait alors commencer au Cabaret Voltaire dans un local désaffecté de la taverne Holländische Meierei, Spiegelgasse n° 1. C’était le 5 février 1916. Dans « le tumulte et l’avalanche solaire ». Ailleurs, les hommes s’entre-tuaient. Le 8 février, à 6 heures du soir, au café Terrasse, Tzara trouvait le mot Dada pour qualifier leur mouvement, a raconté Jean Arp, il ajoutait : « Je suis persuadé que ce mot n’a aucune importance et qu’il n’y a que les imbéciles et les professeurs espagnols qui puissent s’intéresser aux dates. » Claude François. P.S.: De son côté, Richard Huelsenbeck qui avait intégré quelques jours après le petit groupe, écrivait en 1920 que c’était lui et Hugo Ball qui avaient découvert par hasard le mot Dada dans un dictionnaire allemand-français. En 1982, Marcel Janco assure dans un entretien que c’était bien Tzara qui avait trouvé ce mot dans le Larousse. Tristan Tzara qui avait écrit : « La légende veut que le nom de Dada fut trouvé en ouvrant le Larousse au hasard, le premier mot tombé sous nos yeux étant celui de Dada. (…) Je ne veux cependant pas dire que la légende Dada ne correspond pas à la véritable réalité. »


"Claude François"




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