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Chant féministe
(Élucubration d'une pensée d'un soir)
Quand on naît con, on est con,
Le con vibre, le con bat, le combat éternel,
Plaire et déplaire,
Tel un cycle de formation continue,
Filer, enfiler, défiler,
Tels les lacets d'un corset, inspire,
Se déchausser, expire,
Ne pas baisser les bras, ne pas baisser les armes,
La fin d'un monde,
Rallions nos forces, rallions nos voix,
Que ces masturbations intellectuelles,
Ne soient plus que des masturbations,
Soyons fortes, soyons virginales,
Déversons nos pertes vaginales,
Bannissons le formatage,
du parfait, du lisse, du rabaissement,
Brandissons ce sein qu'on ne saurait voir,
celui qui nourrit l'humanité,
Nos voix s'élèvent à l'unisson,
Dressons nos seins pointés vers l'horizon,
Soyons fières, en rangs serrés, avec nos couronnes de fleurs,
Nous allons jouir,
Nous allons jouir sous le vent qui soulève les jupes trop courtes des filles,
Jouir de la vie, jouir de nos pensées, de la folie, jouir de jouissance,
jouir de notre parole,
Jouir de prendre notre place, toute notre place, notre juste place,
Jouir de la nouvelle lune à la pleine lune,
Nous ferons des vœux et de notre puissance sexuelle,
D'une extase profonde naîtra des forces lumineuses,
Nous allons rire à gorge déployée,
De nos frisettes, à nos baskets,
Nous allons déployer nos ailes,
Nous briserons nos propres chaînes pour en faire des farandoles de cris de joie,
Que cesse la lutte, que cesse les hystériques camisolées,
Nous allons enfin nous aimer pleinement,
Du plus profond de nos entrailles,
Et tel le beau temps après la pluie,
Mieux s'ouvrir au jour,
S'offrira enfin toute notre douceur, plus douce que la joue d'un bébé,
Pour mieux vous servir, vous, nos soldats fatigués,
Et vos têtes, enfin, viendront se nicher,
Pour un repos du guerrier bien mérité,
Et d'un chuchotement,
Tel un ruisseau jaillissant de la source,
On éteindra les frustrations,
La colère des Dieux,
Ces peurs maudites ancestrales,
Voici notre nouveau monde,
celui qui t'appartient,
L'amour viscéral.
Alexandra Naoumofski