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Stéphane Nottet  

Stéphane Nottet dépasse le mode de transgression binaire, restant lié à son modèle, aux valeurs d'origine comme l'ombre l'est au jour nouveau...
Son art est beaucoup plus léger, désinvolte.

Plutôt qu'un système paranoïaque de surcodage identitaire, à l'image des croix inversées et autres subtiles machinations de la chair, il entre dans un système passionnel de couplages successifs.

Chaque nouvelle association fait éclater les lignes de codes initiales.

L'archétype, initialement porté à ferrer le psychisme, ici le court-circuite ! Christ libéré de sa croix, du poids du monde, en ballerine, devenu frivole, christ aux bras multiples cousinant avec Shiva, corps du christ en boite de sardines...

Stéphane Nottet interroge la fonction symbolique au sein d'une réalité absoute dès le départ, d'une réalité plate et immanente. Il joue avec cette fonction comme on pourrait jouer d'un éclairage, joignant des filtres de couleur ou y découpant des ombres chinoise.

Au cours de ces travestissements ludiques, l’artiste joue avec des perspectives et sédiments anthropologiques.

La question du corps et de son dressage n'est jamais loin, y font écho ces lignes d'écritures régulées qui tapissent souvent l'horizon de ses boites...

Avec le "baby-foot chrétien", l'artiste fait un pas de plus en commandant lui-même la production en série.

Le modèle, l'universel, l'"un" devient multiple, souveraine illustration du miracle capitaliste, de la production de masse, de la multiplication des "biens" et de leur accessibilité.

La voûte céleste s'est effondrée depuis longtemps, mais on assiste à une transmutation de la fonction christique. Cloné, travesti en dieu du stade, il n'en demeure pas moins idole, exutoire de pulsions pour une modernité toujours en manque de lien social.
Leçon de réalité, pied de nez pragmatique, coup d'envoi magistral !

J-Ph Goffaux

 

© 2017  Hôte Gallery. 

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